Juin 2018 

La Société de l’aide à l’enfance d’Ottawa accorde une place prépondérante à l’équité raciale

 

D’importants changements sont en cours à La Société de l’aide à l’enfance d’Ottawa (SAEO). Dans la foulée de l’initiative Une vision une voix, une initiative provinciale qui a été lancée en 2015, un réel s’amorce au chapitre de la disparité raciale et de la responsabilisation dans la prestation de services à diverses populations, notamment aux familles afro-canadiennes.

Une vision une voix est un projet financé par le gouvernement provincial qui vise à éliminer la surreprésentation des enfants et des jeunes afro-canadiens dans le système de bien-être de l’enfance. Entre autres, le projet permet de reconnaître les disparités auxquelles sont confrontés les enfants et les familles afro-canadiens, et d’établir des pratiques claires en matière d’équité raciale à l’intention des organismes de bien-être de l’enfance afin d’apporter de réels changements.

La SAEO ne prend pas ces recommandations à la légère. Dès le début, la direction et les travailleurs de première ligne y ont participé directement, tant par la recherche initiale que le processus continu de mise en œuvre.

Jude Jean-François, un intervenant en protection de l’enfance à la SAEO, s’est investi dans le projet dès le départ. Originaire d’Haïti et ayant participé à une série d’initiatives axées sur la diversité à Ottawa, il a joué un rôle clé au sein du groupe de référence qui représente les intervenants afro-canadiens en protection de l’enfance. L’une des principales tâches de ce groupe consistait à créer un plan directeur de la progression de toute famille dans le système du bien-être de l’enfance. « Nous voulions montrer à quel point ces expériences pouvaient être différentes d’une famille à l’autre selon leur réalité culturelle », explique Jean-François.

« Idéalement, toutes les familles, quelle que soit la couleur de leur peau, auront la même expérience au sein du système de bien-être de l’enfance. L’équité des résultats signifie que tout enfant qui est pris en charge pour la même raison, qu’il soit noir ou blanc, obtiendra en fin de compte des résultats similaires, sinon identiques », ajoute-t-il.

« Supposons que nous avons deux familles dans lesquelles la SAEO est intervenue en raison de violence physique. Dans les deux cas, l’enfant est pris en charge. Habituellement, le processus d’intervention auprès des familles consiste à les mettre en lien avec des programmes communautaires qui les aideront à développer leurs compétences parentales et remédier aux problèmes de discipline. S’il s’agit d’une famille blanche, on la dirigera vers des ressources communautaires qui lui permettront de travailler à sa réunification avec l’enfant. La famille afro-canadienne reçoit-elle le même service? À l’heure actuelle, nous constatons bien souvent que tel n’est pas le cas, surtout en raison de l’absence de services culturellement adaptés. »

Il est essentiel d’offrir dans la collectivité des ressources adaptées à la réalité culturelle pour aider les familles afro-canadiennes. Les recherches indiquent que des programmes communautaires supplémentaires aideraient à diffuser l’information et à mieux faire comprendre les réalités afro-canadiennes. Ce constat rejoint un autre volet important de ce projet, qui consiste à sensibiliser la population afin que l’on tienne compte de ces différences culturelles lorsqu’on fait des aiguillages vers la SAEO.

À l’heure actuelle, dans le cadre de la deuxième phase de sa mise en œuvre, la SAEO accorde une grande importance aux relations communautaires et à la mise sur pied de comités consultatifs qui représentent la diversité d’Ottawa. Plus particulièrement, comme Ottawa est une ville bilingue, des comités consultatifs francophones et anglophones sont mis sur pied. Ces groupes de partenaires communautaires auront pour mandat d’éclairer les pratiques de la SAEO.

Kelly Raymond, directrice de service à la SAEO, reconnaît qu’il est important de travailler avec des groupes communautaires. « Nous avons collaboré directement avec des partenaires communautaires et des groupes consultatifs afin de concevoir et de mettre en œuvre des programmes qui favoriseront le changement social et qui aideront les familles à composer avec les facteurs de stress qui les touchent sans avoir à recourir au retrait des enfants. » Elle ajoute : « La mobilisation communautaire est primordiale pour atteindre les résultats auxquels nous aspirons tous. »

En somme, le but de ce projet, tant au niveau provincial qu’ici à Ottawa, est de présenter les faits, et non de critiquer ou d’humilier qui que ce soit. Le projet Une vision une voix, qui est plus qu’une séance de photos, vise à apporter de réels changements. Comme le dit si bien Jude Jean-François : « La communauté pose des questions, et c’est maintenant au tour de la SAEO d’y répondre. »

 

La Société de l’aide à l’enfance d’Ottawa s’est engagée à présenter des mises à jour régulières de son travail concernant les disparités raciales. Pour consulter la liste complète des Pratiques d’équité raciale découlant du projet Une vision une voix, visitez : http://www.casott.on.ca/fr/news-and-events/one-vision-one-voice-race-equity-practices/